Le Domaine d'Eymoutiers
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 Planquez vous le v'là

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2 participants
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Gontrand

Gontrand


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MessageSujet: Planquez vous le v'là   Planquez vous le v'là Icon_minitimeSam 21 Nov - 8:54

L'Ombre s'avançait parmi les massifs de fleurs et ronces sculptées et vivaces...vivantes. Elle se faufilait telle un souffle de vent à peine perceptible par une chaude soirée d'été. Elle allait et venait, glissant de ci de là sans bruit aucun, invisible à tout le monde, dissimulée au commun des mortels.

Elle avait une mission, un but. Elle s'y tiendrait et s'acquiterait de sa tâche sans coup férir. Elle était une flèche. Elle était un poignard s'insinuant entre les omoplates de la cible malheureuse. De partout, on faisait appel à Elle pour les plus basses tâches, les plus dangereuses missions.

Parée de noir, elle faisait corps avec l'obscurité de ce ciel sans lune. Prenant garde à rester au plus près du sol, elle veillait à ce que jamais sa silhouette ne se détache sur quelconque traitresse lumière. Sa progression était rapide et elle serait bientôt en vue de son objectif. Ensuite, une fois entrée dans la place, elle pourrait se hâter de rejoindre sa cible, pour repartir comme elle était venue, sans que personne n'ait eu connaissance de son existence.

Elle était un fantôme. Elle était une légende.
Elle...
Des bruits. Des pas. On venait dans sa direction.
Panique. Avait elle été repérée? Trahie? Serait ce M qui l'aurait envoyée en quelconque chausse trappe pour se débarasser d'un élément devenu dangereux ou connaissant trop de secrets?
Frémissement. Ralentir sa respiration. Silence à nouveau.
Dernière chance. Elle devait foncer. Il ne restait que quelques mètres à peine avant de parvenir à la demeure visée.

Démarrage en trombe. Mouvement sur sa dextre. Une haute silhouette, tel géant s'abattant sur elle. Un choc. Une vive douleur labourant son flanc. Puis la sensation de décoller du sol. Trajectoire quasi parfaite en direction d'un taillis épineux. Réception des plus douloureuse.

Couinement.

Oui, couinement. Parfaitement.

Et venant de là où elle se tenait un instant auparavant, une voix nasillarde et comme hantée par une sorte de cassure de la voix, signe d'une mue adolescente jamais achevée.


Nom d'un putois vérolé! Un rat! J'déteste ces foutus ras rampant qui vous bouffent les arpions et vident les placards! Saleté d'ras d'mes deux, r'viens y pas ou j'te bouffe, fois d'Gontrand!

Et voici donc comment l'Ombre, envoyée par le peuple des rongeurs dérober quelques pièces de fromage à la vicomtesse venait de faire la connaissance du Gontrand, l'inénarable intendant d'Enguerrand de Lazare, beau frère de la maitresse des lieux. Et c'est une ombre qui venait de rater sa première mission qui s'en repartit vers son repaire, boitillant légèrement, moustache à moitié arrachée par les épines acérées et amour propre en berne pour au moins plusieurs semaines.

Pendant ce temps, dans l'jardin, une autre Ombre poursuivait son chemin. Ombre de ce que l'on pourrait appeler l'espèce humaine, tant cet exemplaire là semblait éloigné de tous les archétypes connus, fort peu de prototypes en son genre ayant été distribués sur la planète.

Arrivé devant les fenêtres illuminées des cuisines du château, notre Gontrand s'empara d'une poignée de gravillons qu'il balança, peut être un poil trop fort d'ailleurs, sur celles ci, tentant d'attirer l'attention des occupants des lieux.


Pssstt...Hé. PSssst, C'Gontrand. Gerfault. T'es là? Dis?PSsst?
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Gerfault

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MessageSujet: Re: Planquez vous le v'là   Planquez vous le v'là Icon_minitimeDim 29 Nov - 16:41

Depuis un moment il se tenait tranquille le Gerfaut. Aucune envie de revoir la patronne en colère. Il avait parfaitement compris la leçon la dernière fois. Bon d'accord ils y étaient pas allés de main morte. Assommer le Vicomte et le laisser pour mort dans une ruelle de la capitale, forcément ça avait pas plus à la brune. M'enfin bon lui aussi quelle idée de venir trainer ses braies dans leurs histoires.

Peu importait, de toute façon depuis ils se tenaient à carreau les deux compères. Surtout après avoir eu droit à la visite d'une partie de la cave qu'ils ne connaissaient pas. Marie leur avait dit avoir fait de nouvelles acquisitions et vouloir leur montrer. Et pour sûr, pour avoir vu, ils avaient vu. De jolies cages à corbeaux. Une pour chacun. La dame n'avait pas eu besoin de dire un mot, son sourire narquois avait été suffisant pour comprendre le message. Prochain écart, paf la cage.

Gerfault passait donc le plus clair de son temps à éviter les ennuis mais n'en délaissait pas pour autant les petits plaisirs de la vie comme l'alcool et les servantes de la maison. La Jeanne avait une de ses conversations qui l'enchantait. Gentille fille pas trop futée mais mettant toujours du coeur à l'ouvrage dans tout ce qu'elle entreprenait, c'était parfait pour ce qui l'intéressait. Et là, justement il était en pleine conversation, une Jeanne gloussant sur ses genoux alors qu'il picorait la gorge de cette dernière tout en se bataillant avec ses jupes. Enfin il avait réussi à s'en sortir et à toucher la peau d'un mollet quand un bruit de gravillons contre le carreau lui fit lever la tête.

Hein?

Et de s'entendre appeler, par Gontrand en plus. Ce qui l'aurait réjoui d'habitude lui cassait sacrément les pieds pour l'heure. Parce que la Jeanne en profita pour s'envoler et le laisser là. Il referma ses braies en grommelant et en essayant de penser à quelque chose qui lui couperait toute envie. Et là l'illumination. Gontrand en robe. Il ouvrit la fenêtre et se prit une poignée de gravillons en pleine tête.


Rah j'suis là. Bon dieu qu'c'est qu'tu fais là? Tu veux réveiller tout'la maison?
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Gontrand

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MessageSujet: Re: Planquez vous le v'là   Planquez vous le v'là Icon_minitimeMar 15 Déc - 14:57

L'aurait voulu faire exprès qu'à tous les coups il n'y serait pas parvenu. Un instant auparavant, il en était sur, y'avait une fenêtre, un de ces trucs en verre grossier, teinté de graisse et de suie, qu'on retrouvait dans les cuisines, et qui plus que de laisser filtrer la lumière, semblait voué à l'absorber pleinement, pour la redistribuer ensuite petit à petit, brin par brin, projetant sur les lieux tout juste plus qu'une semi pénombre un soir d'hiver nuageux, c'est vous dire. Or donc un instant plus tôt, une fenêtre, et là, paf, la trogne du Gerfault.

Un instant, un bref, un court, un infime instant, il fut content d'le voir s'pointer là avec son museau si particulier. Mais vu qu'il venait de s'prendre un bombardement gravillonnaire entre les deux yeux, bombardement venant directement des mains de la grosse Bertha, ou Gontrand pour les intimes, notre compère laissa son sourire dans un coin, arborant plutôt la mine contrite et hésitante de qui vient de faire une boulette et s'attend à s'prendre une avoinée en guise de salut.

Levé de main hésitant, pas vraiment le petit signe entre deux potes, pas non plus le salut franc et assuré de qui croise une connaissance au loin.


Ha....hum...t'es là donc l'ami. J'pensais pas qu'tu t'radinerais aussi vite qu'ça. Hum...Heu...fin désolé pour la mitraille, c'tait pas voulu, mais bon, j'me les gèle un peu là, et j'avais peur d'me r'trouver l'bout du tarin congelé avant qu'tu m'entendes...

Sourire hésitant, dents en avant. Plus qu'un sourire même, une sacrée grimace, de celle qui font pâlir d'effroi les mioches et déclenchent en automatique un aller retour d'la main droite d'la part des d'moiselles qui l'croiserait.

D'ailleurs....en parlant d'congelé, t'pourrais pas m'faire entrer? J'ai les arpions à moitié morts. J'suis même sur d'avoir perdu un ou deux doigts d'pied tellement ça caille dehors...Pis au passage, si t'avais aussi un verre de j'sais pas quoi pour réchauffer un âme perdue, t'vois...

Soudain, en apercevant d'autres fenêtres illuminées, l'effroi envahit la carcasse de l'intendant. Reprenant à voix basse, presque inaudible:

Par contre...Heu...t'es tout seul là? Fin j'veux dire, la Vicomtesse, l'est dans les parages ou en vadrouille?...Pas que j'voudrais pas la saluer, hein, mais j'ai comme l'impression qu'elle m'apprécie pas...

Doux euphémisme...
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Gerfault

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MessageSujet: Re: Planquez vous le v'là   Planquez vous le v'là Icon_minitimeMar 22 Déc - 15:04

Grognement tout en retirant quelques gravillons reçus et qui s'étaient faufilés dans sa tignasse puis dans sa chemise.

Si j'suis là? T'envoies des pierres sur l'maison, tu hurles à l'lune et t'es point sûr que j'suis là? Non mais y a pas à dire, t'es un fortiche toi.

Bon dieu, comment le frère de sa patronne avait pu le choisir comme intendant celui-là? Bon d'accord, on pouvait raisonnablement se poser la même question pour celui-ci et la Vicomtesse. Parce que bon, pas une lumière non plus mais cela fallait surtout pas le lui dire. Une fâcheuse tendance à se croire au-dessus de son comparse, surtout depuis que Marie avait reçu un joli manteau fourré.

L'tarin congelé? Attends qu'j'te colle dans la glacière tu vas voir un peu qu't'auras pas que ça dans c'te état. Allez, ramène toi donc... La porte là, sur l'côté. Et si elle est là. M'enfin j'présume qu'elle a autre chose à faire là.

Il se dirigea vers la porte de son côté après avoir pris soin de refermer la fenêtre non sans avoir auparavant ramasser les gravillons et les avoir renvoyés à l'expéditeur avec un malin plaisir. Non mais des fois. Sans blague. Faudrait pas pousser mémé dans les orties.

Bien la porte était donc là, devant lui, fermée, et...... A clé.... Et de clé nulle trace. Erf, forcément pourquoi quelque chose se déroulerait-il normalement quand Gontrand était dans les parages? Bah... Jamais hein. Suffisait d'avoir l'habitude. Demi-tour donc vers la fenêtre précédemment fermée pour la rouvrir et voir que l'autre était plus là.

Il se pencha en avant pour l'apercevoir en tâchant de faire un psssttt pour attirer son attention sans faire trop de bruit. Mais rien, pas de réaction. Aucune. Râclement de gorge, mouvements frénétiques de la main. Toujours rien de chez rien.


Eeeeeh... Gontrand... Ooooohhhh...

Murmures étouffés mais autant dire que ce n'était toujours pas la peine. Il se pencha donc encore un peu plus en avant dans l'espoir qu'il le voit mieux et se retrouva le nez dans le parterre déjà bien piétiné par son
compère. Heureusement que vu la saison, il n'y avait rien dedans.
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MessageSujet: Re: Planquez vous le v'là   Planquez vous le v'là Icon_minitime

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